par Layli Foroudi et Paul Carsten
Le Parlement européen a voté mercredi en faveur d'un projet qui permettrait aux femmes originaires de pays limitant l'avortement d'interrompre gratuitement leur grossesse dans un autre État membre du bloc européen.
Le vote concernait l'initiative citoyenne "Ma voix, mon choix" proposant un fonds provenant du budget de l'Union européenne (UE) pour couvrir les procédures pour les personnes originaires de pays où l'avortement est presque totalement interdit, comme Malte et la Pologne, ou de pays où l'avortement est difficile d'accès, comme en Italie et en Croatie.
Les partisans de l'initiative, notamment les défenseurs du droit à l'avortement et certains députés européens de gauche et de centre-droit, estiment qu'elle devrait réduire les pratiques dangereuses et aider les femmes qui n'ont pas les moyens de se faire avorter à l'étranger.
Ses détracteurs, parmi lesquels des députés d'extrême droite et de centre-droit, estiment que la proposition interfère avec les lois nationales et les valeurs chrétiennes traditionnelles.
Le vote a recueilli mercredi au Parlement européen 358 voix pour et 202 contre. La Commission doit décider en mars d'adopter ou non la proposition.
Dans le cadre du mécanisme de l'initiative citoyenne européenne (ICE) lancé en 2012, le vote du Parlement européen est uniquement consultatif mais il peut influencer la décision de l'exécutif européen.
"Aujourd'hui, nous montrons au monde, mais surtout à nos citoyens, que l'UE est aux côtés des femmes. L'UE défend l'égalité des sexes et n'a pas peur de respecter tous les droits humains, y compris ceux des femmes", a déclaré l'eurodéputée suédoise Abir Sahlani, membre du groupe centriste Renew Europe, aux journalistes à Strasbourg.
"Envoyer les femmes dans des pays plus libéraux est une atteinte à l'ordre national", a déclaré Elisabeth Dieringer, du groupe d'extrême droite Patriotes pour l'Europe, lors d'un débat parlementaire à la veille du vote.
"Cet abus de pouvoir idéologique est quelque chose que nous n'allons pas accepter au niveau de l'UE", a-t-elle ajouté.
(Rédigé par Layli Foroudi à Strasbourg et Paul Carsten à Berlin ; version française Coralie Lamarque ; édité par Blandine Hénault)

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